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Ça boom pour le vinyle, au Microsillon, disquaire à Mortagne-au-Perche

Dernière mise à jour : 24 nov. 2022


Ça boom pour le vinyle, au Microsillon, disquaire à Mortagne-au-Perche
Thomas Peyrou, gérant du Microsillon le 12/11/2022 © Éric Baudet

Thomas Peyrou a toujours eu deux casquettes. Je l’ai rencontré en 2020 à L’Aigle (61), peu après la fin du premier confinement, il avait monté, en parallèle de son activité de graphiste, une petite maison d’édition spécialisée en photographie. On a fait le livre Au balcon avec papa ensemble. C’était mon premier livre et pour lui ce fut le dernier. Après cinq années d’existence, les éditions du Petit oiseau ont déposé le bilan. Victime collatérale de la crise sanitaire. « Quand le Covid 19 est arrivé, je n’avais plus trop de boulot en graphisme. Ça a été le déclic, j’ai su qu’il fallait me lancer et tenter ma chance comme disquaire ».

En ce samedi de novembre, je le retrouve derrière le comptoir de sa boutique, le Microsillon, à Mortagne-au-Perche (61). Volubile, ce solide quinquagénaire a le sourire facile et la bonne humeur communicative. Deux qualités essentielles pour un commerçant. « Je collectionnais les vinyles depuis très longtemps, j’achetais et je vendais des disques sur internet pour le plaisir. J’avais l’idée d’ouvrir une boutique dans un coin de ma tête, je savais juste que si je le faisais un jour, ce serait à Mortagne-au-Perche ». C’est chose faite depuis juin 2021. « J’ai mis cinq mois à trouver le bon local. Une partie de mon stock de départ, je l’ai acheté chez Luc, le propriétaire de la Charcuterie, disquaire historique à Bordeaux. Je lui ai acheté 1500 vinyles. J’ai dû les laver un par un. À l’ouverture du magasin, je devais avoir 1800 vinyles, aujourd’hui, j’en ai 3500 ».


© Éric Baudet

L’activité décolle rapidement, même si Thomas travaille toujours comme graphiste trois jours par semaine. Pour le remplacer les week-ends où il a ses enfants, il a dû embaucher quelqu’un. « Je fais l’essentiel de mon chiffre d’affaires le samedi. J’ai des clients très spécialisés au niveau musical. Des collectionneurs de disques de blues qui sont assez difficiles à trouver. Ça me fait quelques petits défis à relever ». Il a une clientèle locale la semaine à laquelle s’ajoutent les Parisiens du week-end. « J’ai créé une carte de fidélité qui fonctionne uniquement sur l’achat des disques d’occasion. Je propose un avoir de 20 € à partir de 200 euros d’achat ». Thomas achète des lots. Si vous possédez des caisses de vieux vinyles dont vous ne savez pas quoi faire, il faut lui proposer directement à la boutique. Il prend tout ou rien. On trouve aussi pas mal de disques neuf dans les bacs du Microsillon, a peu près 500 références. Thomas poursuit : « pour le neuf, je travaille avec Bertus, un distributeur néerlandais qui a un gros catalogue. J’ai aussi un compte pro chez Universal, je dois commander pour 150 euros minimums de marchandise et je suis livré dans les 48h00. Côté indépendant, je bosse avec Wagram Music, 180G un label nantais et PIAS (Play it again, Sam) une maison de disque belge ».


© Éric Baudet

Que lui achètent ses clients en ce moment ? « ce qui marche bien, c’est le rock des années 70, la new wave des années 80 et les grands classiques, Bowie, Pink Floyd, The Doors. Les Parisiens sont très soul et funk, Al Jarreau, Donna Summer, Aretha Franklin, Ray Charles ou Sade qui est plus jazz. Pour moi c’est passionnant d’échanger avec d’autres passionnées de musique » ajoute Thomas. Ce qui fait sa fierté, c’est que des musiciens professionnels passent aussi chez lui. « Un jour j’ai eu le pianiste René Urtreger dans le magasin, il habite à Mortagne-au-Perche et a joué avec Miles Davis sur la musique du film Ascenseur pour l’échafaud . Jules Vigh, un guitariste de L’Aigle qui joue à Paris tous les samedis soirs, passe aussi de temps en temps. Comme Marc Loy, un autre guitariste d'ici, un bluesman qui a tourné avec Florent Pagny et Michel Delpech ».

La boutique a été bondé toute la matinée, des gens de toutes les générations sont passés voir Thomas. Le jeune Arda Bakir a acheté deux 45 T de Johnny pour quatre euros, et me glisse, un peu timide avant de partir : « Je suis un grand fan du Microsillon depuis l’ouverture, c’est ma boutique préféré à Mortagne-au-Perche ». Il est bientôt 13h00 et nous sommes seuls avec Thomas. Il se précipite sur sa calculatrice et me déclare hilare « Je n’avais jamais vendu autant de disques en une matinée ».


Le Microsillon 6, rue Notre Dame 61400 Mortagne-au-Perche


Vente de vinyles en France.

En 2021, il s’est vendu plus de 5 millions de vinyles, trois fois plus qu’en 2016. En valeur, les ventes ont augmenté de 54 % l’année dernière pour atteindre près de 79 millions d’euros, ce qui représente désormais 33% du chiffre d’affaires des formats physiques.



Contactez Éric Baudet:

Tel: 0612636605







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